carnet 4 [Les carnets malades 1.] Shanghai.

 

 

[Les carnets malades 1.]  Shanghai.

 

 

    Nous tombâmes un jour sur un album de photos tout à fait extraordinaire des années trente. Qui avait pu, à cette époque et dans quel but, créer une succession d’images aussi singulière.
Il allait sans dire que nous devions le présenter dans son intégralité. Ce qui fut fait.

 

Shanghai 上海 – sur la mer

 

 

 

 

    Une femme sans bras se penche pour saisir un clou.
Une bulle de savon pleine de mouches éclate sur une statue d’ange.
Un personnage désespéré réconforté par un être de métal.
Des soldats hissent l’étendard du soleil levant sur un hôtel japonais.
Puis deux femmes aux pieds bandés.
Une femme en kimono punaisée au mur avec une aiguille d’horloge indiquant un serpent vivant à ses pieds.
Un homme filiforme et un énorme cafard rentrant sous un portail chinois.
Une fille offre une pipe d’opium à un chien.

 

 

    Deux escargots sur un balcon.
Une silhouette de danseuse sur un mur.
Puis un occidental ramassant des coquilles d’amandes sous la pluie.
Une langue de dragon sur un fauteuil dans une vitrine.
Puis les pensées d’un passant collant au mur.
Une publicité pour un voyage de dix-sept jours pour découvrir la chine.
Une voiture brûlant sur une route à la mauvaise époque.
Et soudain une femme.
Avec un prisonnier.

 

 

    Des insectes séchant au soleil.
Une trace de pas.
Un homme dissimulé parmi les danseuses.
L’âme du mourant se redresse derrière lui, Et se blottit contre son ami.
Ici, on voit les ruines d’une cité dans le désert.
Et un couple vaincu par le découragement.
Une apparition en bord de route dans un champ d’autruches.
Deux fille sur un canapé.
Boîte de nuit.
Au fond d’une vallée.

 

 

    Un vison qui reprend vie.
Des spectres.
Des pendus.
Près de la frontière iraquienne.
Des vues aériennes.
Des chaussures de montagne.
Un règlement de compte entre créatures infernales.
Un amas de tentacules.
Un médium venant d’apprendre sa propre mort.
Une tentative de représenter le désir.
Une flèche dans une pièce montée.
Le progrès.

 

 

 

Les commentaires sont fermés.