La statue de sel
La statue de sel
Couché à ses côtés, j’entends son souffle, je sens sa chaleur par ondulations, les particules émises par son corps vivant l’atmosphère qui s’écoule en épousant ses formes comme un circuit de sève s’enroulant autour d’elle, explosant régulièrement comme une éruption solaire terriblement chargée de particules grisantes.
Le métal en fusion glissant le long des ravines, prêt à plonger dans les moules de terre répartis dans la mer de sable, une tempête de feu imminente. Ses lèvres palpitent au rythme de son cœur qui s’accélère, le sang qui afflue les gonfle et les fait frémir.
A travers sa bouche entrouverte, on perçoit dans l’obscurité ses dents comme des rochers noirs sur des sables mouvants. Des éclairs de lumière filtrent sur les paroi blanches de ces ivoires nacrés sur lesquelles s’écoulent des eaux claires de sources chaudes.
Une immense cascade sculptée de nacre que je lèche en glissant contre ses formes et ses courbes. Je regarde son œil noir de féline et sa bouche satinée de plomb. Le visage contre ses lèvres palpitantes et gonflées, sensibles au moindre effleurement, un réseau gorgé de sang chaud.
Un roulis de plaisir qui irradie son corps le long de ses cuisses. Être excité enfin, enfin, enfin, deux être acquis aux mêmes envies, dissimulés des regards du convoi incessant et désespéré des passants et de leurs mouvements rythmés tirant des lignes dans le paysage.
Assise sur une chaise attachée les mains dans le dos.
Elle entre dans la pièce,
je la salue à peine,
elle sent le métro,
elle est fatiguée,
elle sort du travail,
je suis impatient,
je sens son jeans,
je l’examine,
je mets ma main dans son pantalon,
je veux la sentir sous mes doigts, je veux la renifler, comme une bête mouillée, je veux être contaminé par le grésillement de la rue qui colle à elle, son odeur sur mes ongles me rentrer dans les narines,
Me frotter contre ses habits couverts par les éclaboussures ruisselantes et les empreintes des phares des automobiles impressionnées sur ses habits.
Elle se fait submerger comme un étage de gratte-ciel s’effondrant dans le vide, elle capitule d’impatience.
Roulant sur un étalage de fruits murs, sa bouche rieuse cherchant quelque chose à mordre, et en disant pardon, ele s’offre en souriant.
Des lignes verticales de plaisir et deux paires de chaussures noires qui sèchent sur fond d’émeraude.