carnet 1 L’esclave intelligente.
L’esclave intelligente.
C’est à la sixième porte que nous nous donnâmes rendez-vous,
lieu enfin reconquis par certaines présences féminines.
Chambre secrète improbable, ou derrière les portes, à nouveau, les sensations voltigent.
Se fermer du dehors pour plonger en soi.
Le regard brillant, le regard de métal et le corps qui souffle.
Les mains liées pour lui faire lâcher prise, rapidement souffrir de plaisir,
suffoquer de chaque geste, haleter de chaque pause.
Des mains impolies qui s’attardent et qui remontent dans l’imaginaire enfoui,
vers des lieux singuliers que nous redécouvrons à deux, comme réconciliés et sans amertume.
Toi surprise de tes propres talents à stimuler l’exploration jusqu’à l’état inconnu de grâce.
Se délecter de sève, euphorique du désir réalisé.
De ces mains qui se promènent, de ces doigts qui s’étreignent.
Une plainte et un tissu qui se serre.
La vue brouillée.
Le bout des doigts comme une torche.
Les cuisses ruisselantes.
Elle attend complètement relâchée que je perde prise à mon tour.
Pour la rejoindre ou je n’ai été.
Comme sous son charme.
À présent trempé brutalement dans la sueur, je jouis en elle,
traversé maintenant d’images décalées comme un abandon au soleil.
Un nouveau monde et un lointain souvenir de l’ancien.
Un nouveau monde et l’amnésie totale de l’état antérieur.
Seuls les yeux doux les lèvres tièdes.
La vue brouillée.
Le souffle.
Le regard de cristal.
