carnet 2 Histoires fantastiques

 

 

Histoires fantastiques.

 

 

 

    Il existe un lieu, une faille, une porte, refuge des errants abasourdis par l’époque.
Ceux qui sont là, comme nous tous, perdus dans leurs vies.
Eux qui vivent dans les recoins des armures, portées par les morts dispersés sur les plaines flamboyantes.

 

 

    Eux, qui suivent les réseaux utilisés par les colonies de fourmis pour pénétrer et occuper l’espace vital des citoyens.
Eux, qui tournoient en spirale le long des herbes ou les pieds-plats du promoteur avant la faux de la tondeuse, leur permettant de se dégourdir.
Eux, qui accompagnent en riant le cortège de la faucheuse ou la dent acérée qui finira par se planter dans ton cou un jour ou l’autre.

 

 

    J’essaie de les approcher, de les apprivoiser, de sourire quand la lame me traverse le cœur.
De remercier la planche qui a gardé en son sein le clou quand je vois mon pied en l’air goutter au ralenti.
Quand ils s’approchent avec leurs formes indéfinies, et que dans mon sommeil,
Je me débats à la recherche d’un peu d’air.

 

 

    Ils ont pris corps ici dans ce lieu :
Ce jumeau mauvais garçon, les adorables Erinnyes,
Et accueillent l’imbécile d’un vent glacial, et l’homme en noir d’un long tapis rouge.

 

 

 

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